Les informaticiens ne sont pas ce que vous croyez !

Qu’est-ce qu’un « informaticien » ? Ne cherchez pas. Ca n’existe pas. Le mot est has been, après avoir eu un sens dans les années 70, au lancement des opérations sérieuses, prémices de la révolution numérique en cours.

Depuis les années 1990, on distingue 2 grandes catégories dans les métiers de l’informatique :

  •  les techniciens, ingénieurs et experts « hardware » en réseaux, serveurs, stockeurs, sécurité, sauvegardes, gestion des matériels, exploitation, OS, bases de données
  • les techniciens, ingénieurs et experts « software » en développement logiciel, qui codent, avec des langages et méthodes de programmation en constante évolution, ou qui se spécialisent dans l’usage de logiciels

 

Il n’existe pas, dans les 2 cas, de spécialiste de tout.

 Au sein de ces 2 grandes familles, qui se parlent peu et s’apprécient moyennement, l’une étant toujours le « client » ou le « fournisseur » de l’autre, il existe des ensembles de métiers. Entre un développeur débutant ou un jeune technicien réseau et un Directeur des Systèmes d’Information, on trouvera par exemple : les chefs de projets techniques et les chefs de projets fonctionnels, les experts réseaux, les ingénieurs télécoms, les opérateurs de maintenance, les « hot liners », les responsables de départements (technique ou fonctionnel), les développeurs, les experts progiciels (ERP Médical, GRH, Finances, Décisionnel, Achats...), les auditeurs, les experts sécurité (dont les RSSI), les RSI, les DBA (administrateurs de bases de données), les spécialistes Cloud, les ingénieurs d’affaires (côté éditeurs et industriels). La liste est longue et ne fait que croitre avec l’essor du numérique. On voit ainsi arriver les spécialistes des réseaux sociaux, de la donnée (Data Manager, Data Protection Officer), les cyber experts, les analystes bigdatas, les youtubers et autres précurseurs qui jalonnent chaque révolution.

 

Les ensembles de métiers précédemment décrits sont ensuite hiérarchisés. On y trouve des titulaires de Baccalauréats spécialisés, de BTS, d’IUT, de Mastères universitaires, des ingénieurs « grandes écoles » ou écoles tout court, des docteurs, des mathématiciens, puis en moindre mesure, des juristes, des diplômés d’écoles de commerce ou de sciences politiques. Les rôles se répartissent au sein de l’écosystème, en fonction du niveau d’étude, mais pas seulement, les immenses possibilités du numérique ouvrant les portes à toutes les formes d’esprits, y compris les plus désordonnés ! On trouve ainsi les Directeurs des Systèmes d’Information ou des Technologies numériques, les Responsable SI, les experts techniques ou fonctionnels, les consultants, les RSSI, les chefs de projets, les administrateurs, les développeurs, les exploitants... Si l’on en croit les études régulièrement menées, les salaires à l’embauche des BAC +2 sont aux alentours de 22 KE brut annuel, ceux des ingénieurs de l’ordre de 38 KE, les DSI, consultants, experts, RSI, RSSI évoluent sur une large fourchette comprise entre 50 KE et 150 KE, selon les environnements, l’âge et l’expérience. Certains acteurs du CAC 40 offriraient 300 KE pour un DSI ou pour un DPO !

 

Cette description, bien incomplète, a pour objectif de sensibiliser les professionnels de santé, les médecins, les directeurs, à l’organisation complexe d’une équipe en charge d’un SI de Santé hospitalier ou territorial. La pluridisciplinarité des compétences, l’hyperspécialisation de certains profils, la direction maîtrisée de l’ensemble, dans une optique de pilotage d’un schéma directeur complexe, constituent des éléments clés devant être pris en compte par les Directions Générales. On parle trop « d’informaticiens », comme si l’on évoquait les professionnels de santé sans aller dans le détail. Il faut comprendre les grands ensembles pour les cartographier et les utiliser à bon escient, puis décider ce que l’on veut posséder et ce que l’on préfère éventuellement sous-traiter.    

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